Cholestérol et graisses : ce qu’il faut savoir

Cholestérol et graisses : ce qu’il faut savoir

24.07.2024

On parle souvent de cholestérol, notamment dans le cadre d'une alimentation saine et des maladies cardiaques. Mais quelle est la part de vérité dans ce que vous savez sur le cholestérol et quelle est la part de mythe ? Éliminons certaines des fausses allégations les plus courantes pour mieux comprendre le problème.

Qu’est-ce que le cholestérol ?

Le cholestérol est un type de lipide cireux (graisse). Aussi étonnant que cela puisse paraître, les aliments que vous consommez ne contribuent qu’à environ 20 % du cholestérol total présent dans votre sang. Votre corps, plus précisément votre foie, produit les 80 % restants.

Avantages du cholestérol

Une carence en cholestérol peut être tout aussi néfaste qu'un excès. Le cholestérol joue un rôle clé dans les fonctions essentielles au bon fonctionnement de votre organisme :

  • Construction des membranes cellulaires : Le cholestérol agit comme un élément constitutif de vos membranes cellulaires.
  • Amélioration la fluidité de la membrane : Cela permet de faciliter le transport des nutriments et des déchets à l'intérieur et à l'extérieur des cellules.
  • Production d'hormones sexuelles : Le cholestérol est un précurseur d'hormones sexuelles importantes telles que la testostérone, la progestérone et l'œstrogène.
  • Amélioration du métabolisme des graisses : Votre foie utilise le cholestérol pour produire la bile, un acteur clé dans la digestion et le traitement des graisses.
  • Isolation des cellules nerveuses : En isolant les cellules nerveuses, le cholestérol contribue à améliorer la transmission des signaux électriques.
  • Amélioration de la production de vitamine D : Grâce à la lumière du soleil, votre corps convertit le cholestérol en vitamine D.

Démystifier les mythes courants sur le cholestérol

Il est facile de se laisser entraîner dans un réseau de désinformation. Dissipons certains des mythes les plus courants.

Mythe n°1 : le cholestérol est toujours mauvais

Le cholestérol n’est pas l’ennemi que beaucoup pensent. Votre corps en a besoin pour ses fonctions vitales, telles que la construction des membranes cellulaires, la production d'hormones (notamment les œstrogènes et la testostérone), les acides biliaires et la vitamine D. Cependant, le cholestérol ne peut pas circuler seul dans le sang car la graisse et le sang ne se mélangent pas. Il doit être transporté par des lipoprotéines, composées en partie de graisses et de protéines.

Il existe cinq principaux types de lipoprotéines que vous devez connaître :

  • Lipoprotéines de basse densité (LDL) : Souvent qualifiées de « mauvais » cholestérol, elles transportent le cholestérol du foie vers les cellules. Les quantités excessives présentes dans le sang s'accumulent sur les parois des artères, ce qui engendre l'athérosclérose.
  • Lipoprotéines de haute densité (HDL) : Connues sous le nom de « bon » cholestérol, elles transportent l'excès de cholestérol des cellules vers le foie, où il est traité et éliminé de l'organisme.
  • Chylomicrons : Grosses particules qui transportent des triglycérides (graisses alimentaires). Ils sont produits dans le système digestif et sont directement affectés par votre alimentation.
  • Lipoprotéines de très basse densité (VLDL) : Transportent les triglycérides vers les tissus, mais elles sont produites dans le foie. Elles constituent un autre type de « mauvais » cholestérol.
  • Lipoprotéines de densité intermédiaire (IDL) : formées lorsque les VLDL perdent leurs acides gras. Certaines sont rapidement éliminées par le foie, tandis que d’autres sont converties en LDL.

Mythe n°2 : L’hypercholestérolémie n’est un problème que pour les personnes âgées

Il n’est pas vrai que l’hypercholestérolémie constitue un problème réservé aux personnes âgées. Les habitudes et les choix de santé que vous faites lorsque vous êtes jeune peuvent avoir un effet durable sur votre taux de cholestérol. Un mode de vie sédentaire et une alimentation riche en graisses saturées, en graisses trans et en aliments transformés peuvent provoquer une augmentation du taux de cholestérol à un âge précoce. La génétique joue également un rôle important, de sorte que même les personnes en bonne santé peuvent être confrontées à un taux de cholestérol élevé en raison d'antécédents familiaux. Il est donc important de commencer à contrôler son taux de cholestérol dès vingt ou trente ans.

Mythe n°3 : Il est préférable d’éviter tous les types de graisses

La graisse joue un rôle clé dans votre corps. Non seulement c'est une source d'énergie, mais elle favorise la production d'hormones, la croissance cellulaire et aide votre corps à absorber les vitamines A, D et E. La différence réside dans le type de graisse que vous consommez.

  • Graisses saturées : Présentes dans les produits d’origine animale et certaines huiles végétales. Une quantité saine de graisses saturées dans votre alimentation est tout à fait acceptable, mais la modération est de mise. Essayez de les limiter à un maximum de 5 à 6 % de l'apport calorique quotidien total.
  • Gras trans : Ces gras sont les plus nocifs. Présents principalement dans les aliments transformés, ils augmentent les niveaux de LDL et abaissent les niveaux de HDL. Les éviter complètement est plus sage pour la santé de votre cœur.
  • Graisses insaturées : Pour une alimentation saine pour le cœur, concentrez-vous sur les graisses monoinsaturées et polyinsaturées. Ces graisses peuvent améliorer le taux de cholestérol sanguin, réduire l’inflammation et aider à stabiliser le rythme cardiaque. Vous pouvez les trouver dans les avocats, les poissons gras, les noix et l'huile d'olive.

Mythe n°4 : Les produits faibles en gras et sans gras sont plus sains

Éviter complètement les graisses n'est pas seulement difficile, cela peut aussi nuire à votre santé. Lorsque les fabricants réduisent ou éliminent les graisses, ils les remplacent souvent par des sucres ajoutés ou des ingrédients artificiels, ce qui entraîne des pics indésirables de glycémie. Votre corps a besoin de graisses saines pour absorber certains nutriments. Au lieu de vous concentrer uniquement sur la teneur en matières grasses, examinez de plus près les étiquettes nutritionnelles. Suivez vos niveaux de sucre, de fibres et de protéines pour mieux comprendre la valeur nutritionnelle globale de vos aliments.

Mythe n°5 : Si je me sens bien, mon taux de cholestérol doit être bon

Ce n’est pas parce que vous vous sentez bien que votre taux de cholestérol est bon. Le cholestérol ne s’accumule pas du jour au lendemain. Il s'agit d'un processus lent et progressif qui peut commencer dès l'enfance et se développer sans qu'on s'en aperçoive pendant des dizaines d'années. C'est pourquoi on le qualifie souvent de maladie « silencieuse », car il ne présente généralement aucun symptôme jusqu'à ce que des dommages importants se produisent. Les tests lipidiques évaluent les niveaux de cholestérol LDL et HDL et de triglycérides, un autre type de graisse dans le sang. Attendre des symptômes comme des douleurs thoraciques ou un essoufflement peut signifier qu'il est trop tard pour traiter le problème. La meilleure stratégie est d’agir tôt. Pour les adultes dans la vingtaine, il est raisonnable de faire tester leur taux de cholestérol tous les quatre à six ans.

Mythe n°6 : Avoir un poids santé signifie que je n’ai pas de taux de cholestérol élevé

S’il est vrai qu’un excès de graisse corporelle, en particulier autour du ventre, peut entraîner une augmentation du « mauvais » cholestérol LDL, ce n'est qu'un des aspects du problème. Votre alimentation, votre mode de vie et votre génétique peuvent tous contribuer à un taux de cholestérol élevé, quel que soit votre poids.

Mythe n°7 : Des niveaux élevés de HDL garantissent un risque moindre de maladie cardiaque

S’il est vrai que le cholestérol HDL réduit le risque cardiovasculaire, des niveaux très élevés ne signifient pas automatiquement plus de protection. Et dans certains cas, un excès peut être nocif. La recherche a montré que l'efficacité des HDL dépend non seulement de leur quantité, mais également de leur qualité, qui peut être influencée par la génétique, le poids, le mode de vie et d'autres facteurs. Se concentrer uniquement sur des niveaux élevés de HDL n’est donc pas une solution miracle pour la santé cardiaque. Les tentatives visant à augmenter les niveaux de HDL au moyen de certains médicaments n’ont pas toujours montré une réduction du risque de maladie cardiaque. La clé est plutôt de se concentrer sur une stratégie de bien-être équilibrée : avoir une alimentation nutritive, être actif, gérer le stress et obtenir les nutriments dont vous avez besoin.

Mythe n°8 : Le cholestérol et les graisses saturées sont les principales causes des maladies cardiaques

La croyance selon laquelle le cholestérol et les graisses saturées sont les principales causes des maladies cardiaques façonne les régimes alimentaires et les conseils médicaux depuis des décennies. Pourtant, il existe d’autres facteurs importants qui contribuent aux maladies cardiaques.

Le rôle du magnésium

Le magnésium est un minéral important qui contribue à de nombreuses fonctions corporelles, notamment :

  • La régulation de l'activité musculaire et nerveuse : Le magnésium est nécessaire au bon fonctionnement musculaire et nerveux.
  • La synthèse des protéines : Ce minéral contribue à la synthèse des protéines.
  • Le métabolisme énergétique : Le magnésium intervient à travers diverses enzymes clés dans le métabolisme énergétique global de l'organisme humain. Il régule la synthèse des protéines, des glucides et des graisses, participe à la formation de l'acétylcoenzyme A et de l'acide citrique, contribuant ainsi au métabolisme des trois nutriments de base.
  • Le soutient des fonctions psychologiques normales : Ce minéral contribue à assurer une fonction psychologique normale.

N'oublions pas que le cœur est un muscle qui travaille 24h/24. Voilà aussi pourquoi il est important d'assurer un apport suffisant en magnésium, que l'on retrouve dans des aliments tels que les noix, les graines, les légumes à feuilles et les grains entiers.

Mythe n°9 : Seuls les hommes doivent s’inquiéter d’un taux de cholestérol élevé

Un taux de cholestérol élevé affecte à la fois les hommes et les femmes, mais de différentes manières. L'œstrogène, une hormone féminine, aide à maintenir des niveaux plus élevés de « bon » cholestérol HDL. Mais avec l’arrivée de la ménopause et une baisse des taux d’œstrogènes, cet effet protecteur diminue. La recherche montre que les femmes ménopausées courent à peu près le même risque que les hommes.

Mythe n°10 : Les statines n’ont pas d’effets secondaires négatifs

Les statines agissent en inhibant une enzyme du foie responsable de la production de cholestérol. Certains effets secondaires signalés comprennent des douleurs et une faiblesse musculaires, un risque accru de diabète et une modification des enzymes hépatiques.

Mythe n°11 : Les statines sont le seul moyen de contrôler l’hypercholestérolémie

Si vous venez d'apprendre que vous avez un taux de cholestérol élevé, vous ne devez pas penser que les médicaments sont la seule solution. Heureusement, la gestion du cholestérol est en grande partie entre vos mains grâce à quelques changements de mode de vie.

  • Supplémentation nutritionnelle : vérifiez si vous consommez quotidiennement des quantités optimales de minéraux et de vitamines essentiels, tels que le magnésium , la vitamine D et les vitamines B.
  • Graisses saines : Mangez des aliments riches en graisses poly- ou monoinsaturées, comme les noix, l'huile d'olive et les avocats, et limitez ceux riches en graisses saturées ou trans, comme le beurre, la margarine, le fromage et la viande rouge.
  • Exercice : Visez environ 150 minutes d’exercice d’intensité modérée par semaine. Bien que vous ne puissiez pas « brûler » le cholestérol comme les calories provenant des aliments, être actif améliore la santé des vaisseaux sanguins et du cœur, réduisant ainsi davantage le risque de problèmes cardiovasculaires.

Conclusion importante

N'oubliez pas que la gestion de votre taux de cholestérol est une question d'équilibre et de modération, et non de peur. En ayant démystifié ces mythes courants, vous êtes désormais mieux équipé pour comprendre le rôle du cholestérol dans votre santé cardiaque et ainsi pouvoir apporter les changements nécessaires à votre mode de vie.



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